Le mercredi 11 mai 2022, s’est déroulé notre 4ème Lunchwork de l’année sur le thème des impuretés nitrosamines pour lequel les échéances réglementaires approchent à grands pas. Cet évènement, organisé autour de l’heure du déjeuner et accessible gratuitement à nos abonnés ATESSIA INTELLIGENCE, a rassemblé 70 participants issus de laboratoires pharmaceutiques français et internationaux.
À cette occasion, Lorraine BALIN, Consultante Senior Affaires Réglementaires et Pharmaceutiques et Christelle PETIT, Directrice et Consultante Affaires Pharmaceutiques d’ATESSIA ont respectivement présenté un état des lieux de l’actualité réglementaire européenne sur les nitrosamines et animé les échanges constructifs avec les participants.
Après une présentation des causes racines à l’origine de la formation d’impuretés de type nitrosamines dans les médicaments, de la chronologie des faits relatifs aux nitrosamines à l’échelle mondiale de 2018 à nos jours, des actions initiées en France et en Europe ainsi que de leurs modalités de mise en œuvre, des impacts sur la Pharmacopée européenne et les CEP, c’est surtout la gestion concrète d’un projet d’analyse et d’atténuation du risque de présence de nitrosamines dans les médicaments d’origine chimique et biologique (nouveaux ou déjà enregistrés en Europe) et les médicaments traditionnels à base de plantes (nouveaux seulement) qui a été évoquée. Les discussions se sont basées sur des cas concrets (retours de l’ANSM), issus de l’expérience d’ATESSIA.
Nos intervenantes ont rappelé que les connaissances en matière d’impuretés nitrosamines étaient en constante évolution et insisté sur la nécessité d’une veille régulière des textes émis par les autorités de santé à ce sujet, afin notamment de prendre en compte toute nouvelle cause racine de formation identifiée et toute limite applicable à une nitrosamine spécifique définie par les autorités sur la base de données de sécurité. En effet, les autorités de santé, ont mis en œuvre depuis 2018 divers plans d’actions afin de protéger la santé des patients, pouvant aller jusqu’au rappel de lots à l’échelle mondiale pour des médicaments contenant des nitrosamines présentes au-dessus de la limite de la dose journalière admissible définie.
Tout en soulignant que les exigences en terme d’évaluation du risque de présence de nitrosamines ne s’appliquaient pas à ce stade aux spécialités radiopharmaceutiques, il a été rappelé que les médicaments traditionnels à base de plantes déjà enregistrés et les médicaments homéopathiques pourraient être intégrés ultérieurement dans le champ des spécialités concernées, en fonction de l’expérience acquise.
Au moment de la tenue de ce lunchwork, les laboratoires pharmaceutiques sont impliqués dans la conduite de l’étape 2 (tests confirmatoires : identification et quantification des nitrosamines réellement présentes dans le médicament) du processus d’analyse et d’atténuation du risque de présence de nitrosamines dans les médicaments d’origine chimique et biologique, voire pour certains dans la réalisation de l’étape 3 (mise à jour des AMM après validation préalable de la stratégie des contrôle par les autorités, par exemple : soumission d’une variation modifiant les spécifications de contrôle du médicament) de ce même processus pour les médicaments d’origine chimique pour lesquels une échéance commune au 26 septembre 2022 a été fixée en Europe. Un délai supplémentaire est accordé pour les médicaments d’origine biologique (1er juillet 2023) pour la réalisation des étapes 2 et 3.
Dans l’attente d’éventuelles précisions ultérieures de l’ANSM concernant les dépôts de modification du dossier d’AMM, les titulaires d’AMM sont invités à communiquer les résultats des tests confirmatoires et leurs propositions de stratégie de contrôle suffisamment à l’avance et à préparer leurs variations dès à présent de manière à respecter les dates limites fixées pour se conformer aux conclusions de la procédure en référé selon l’Art5(3) du CHMP du 26 septembre 2019.
ATESSIA accompagne ses clients dans la préparation, la rédaction et le dépôt des modifications de vos AMM.
Article rédigé par Isabelle MOUVAULT, Consultante Affaires Pharmaceutiques